David Judy aurait voulu repousser à jamais son retour au lycée de Garvin, qui a été le théâtre d'une tragique tuerie l'année précédente. Une tuerie perpétrée par nul autre que son meilleur ami, Nick Levin, qui s'était donné comme mandat d'éliminer tous ceux qui prenaient un malin plaisir à harceler leur petit groupe d'amis. Or, la rentrée est désormais inévitable et c'est rongé par la culpabilité que David entame sa dernière année d'études. Car, il n'a osé dire à personne qu'il avait plus ou moins vu venir le drame. Et, aujourd'hui, le secret le ronge. Mais, n'est-il pas dangereux pour lui d'avouer la vérité? Risque-t-il d'être accusé de complicité comme l'a été Valérie, la petite amie de Nick, avant d'être absoute par la justice? La mort dans l'âme, David n'arrive pas à reprendre le cours de sa vie et constate par ailleurs avec désarroi que rien n'a changé: même si le chef des caïds de l'école est décédé, le harcèlement se poursuit. D'autres n'attendaient que son départ pour prendre la relève. N'est-il pas temps pour lui de prendre la parole? [SDM]

Un roman qui présente une nouvelle facette des événements décrits dans "Hate List" en cédant cette fois la parole au meilleur ami du tueur, un adolescent meurtri et replié sur lui-même, qui se sent profondément coupable de ne pas avoir empéché la fusillade survenue quelques mois auparavant. Les chapitres alternent constamment entre les événements de l'année précédente et ceux de l'année en cours, David se reprochant de ne pas avoir pris au sérieux les changements qu'il avait constatés dans la personnalité de son meilleur ami, qui sombrait dans les ténèbres en entraînant son amoureuse avec lui. Mais, était-il en état de lui venir en aide, alors qu'il était lui-même dépassé par le harcèlement dont il était victime? L'état psychologique et le mal-être de l'adolescent en proie à un profond dilemme sont plutôt bien décrits, mais la brièveté du récit, qui peut se lire indépendante, laisse le lecteur sur sa faim (ce qui est d'autant plus vrai pour ceux qui n'auraient pas lu "Hate list"). Un récit qui n'a rien de mémorable, mais qui suscite une réflexion intéressante sur la vérité libératrice tout en rappelant que la violence n'est jamais une solution à travers le douloureux constat effectué par le héros quant au comportement inchangé des caïds de l'école, que seule la dénonciation a le pouvoir d'arrêter. À compter de 14 ans. [SDM]

Texte en français.